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Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, citoyen d´honneur de la Ville de Trèves
Le 27 mai 2003, dans le cadre d’une séance solennelle du conseil communal de la Ville de Trèves, le Oberbürgermeister Helmut Schröer a décerné au Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker le titre de citoyen d’honneur, Ehrenbürger der Stadt Trier. La décision d’honorer Jean-Claude Juncker de la citoyenneté d’honneur remonte à la décision unanime du conseil communal de la Ville de Trèves du 25 février 2003.
Il s’agit là de la plus haute distinction honorifique conférée par la Ville de Trèves, la ville la plus ancienne d’Allemagne. Depuis 1858 ce titre honorifique n’a été décerné que 16 fois. C’est la deuxième fois que ce titre est accordé à un étranger. Après le prince Henri des Pays-Bas en 1875, Jean-Claude Juncker est le second étranger à obtenir cette distinction.
Jean-Claude Juncker obtient le titre de citoyen d’honneur pour ses mérites au niveau européen ainsi que pour son engagement en faveur de la coopération transfrontalière et ses relations amicales avec la Ville de Trèves et la région limitrophe. Cette distinction honore également les nombreuses amitiés, la coopération et les projets communs entre le Luxembourg et la Ville de Trèves.
Le texte de la lettre d’honneur (Ehrenbrief) mentionne que Jean-Claude Juncker se voit conférer la citoyenneté d’honneur "pour les actes politiques de l’homme d’Etat Juncker, dont l’activité politique est guidée par l’esprit européen et qui pratique la coopération européenne par des pas concrets incluant aussi la région de Trèves". La lettre fait également référence aux actes terribles du régime nazi et aux efforts entrepris par le Premier ministre luxembourgeois qui, en mettant l’accent sur la cohésion et les racines communes, a œuvré à surmonter le souvenir de ce chapitre noir de l’histoire.
Le Premier ministre a été accueilli en fin d’après-midi par le Oberbürgermeister Helmut Schröer aux portes de la Porta Nigra. Lors de la séance solennelle du conseil communal de la Ville de Trèves au théâtre municipal, le Oberbürgermeister a ouvert son allocution en citant Jean-Claude Juncker: "Ich habe mich immer bemüht, die Trierer mit auf den Weg zu nehmen, wenn es um Regionales oder um die Kultur ging".
Helmut Schröer a ensuite passé en revue les personnalités qui ont reçu la citoyenneté d’honneur dans le passé en mettant l’accent sur le premier étranger à avoir été honoré par la Ville de Trèves en 1875, le prince Henri des Pays-Bas, frère de Guillaume III, Roi des Pays-Bas et Grand-Duc de Luxembourg. Gouverneur de Luxembourg pendant 25 ans, le prince Henri avait établi de liens d’amitié étroits avec la Ville de Trèves et avait réalisé d’importants projets d’infrastructure transfrontaliers, comme la liaison ferroviaire Luxembourg-Wasserbillig-Trèves.
Helmut Schröer a également relevé l’engagement européen du Premier ministre. "Pour nous, Jean-Claude Juncker est bien plus qu’un excellent homme politique européen. Il est un ami qui, par son engagement pour notre Ville, ne fait pas seulement appel à la coopération transfrontalière, mais la pratique chaque jour par des actes concrets".
Le Oberbürgermeister a également fait référence à l’occupation nazie au Luxembourg et au fait que "nous sommes conscients que pour bon nombre de Luxembourgeois, le mal venait en ces temps-là du côté de Trèves". "Mais", a relevé Helmut Schröer, "la population allemande et celle de Trèves ont appris les leçons de l’histoire. Ils sont devenus des Européens de conviction et des adhérents de la solidarité européenne".
Selon le maire de Trèves, sa ville sait que sa place est à la fois au sein de l’Europe et au sein de la Grande Région. Ainsi, le développement de la ville se facilite de façon décisive grâce à la proximité de l’Europe et grâce aux bons contacts avec le Luxembourg. En faisant allusion au Premier ministre luxembourgeois, le Oberbürgermeister a déclaré: "Nous savons que nous avons des amis en Europe". A titre d’exemple, il a mentionné que le Premier ministre a proposé que les projets culturels de "Luxembourg capitale européenne 2007" soient étendus à la Grande Région et se fassent en commun avec les Villes de Trèves, Sarrebruck et Metz.
Jean-Claude Juncker, de son côté a remercié dans son discours la Ville de Trèves et ses citoyens pour cette haute distinction honorifique. "J’ignore quels sont les droits et les privilèges associés à la citoyenneté d’honneur, mais j’espère du moins qu’elle me donne droit à des obsèques gratuites", a-t-il lancé avec un petit clin d’œil. Il a souligné que depuis son enfance, il n’a pas vraiment conçu Trèves comme ville étrangère, mais plutôt comme "une fenêtre vers le monde". Pendant de nombreuses années, Trèves et l’Allemagne étaient identiques pour lui.
Le Premier ministre n’a pas non plus hésité à faire allusion au chapitre sombre de la Deuxième Guerre mondiale en mentionnant le destin de son père, forcé de porter l’uniforme allemand. "Les gens qui sont comme moi de la génération d’après-guerre, ont encore directement ressenti ce que cela veut dire quand deux pays voisins ne s’entendent pas", a insisté Jean-Claude Juncker avant de continuer: "Dans les années d’après-guerre, il n’était pas évident que les petits Luxembourgeois soient élevés dans un esprit germanophile. Je remercie mes parents de l’avoir fait". Le Premier ministre luxembourgeois a constaté qu’il existe en effet très peu de "ressentiments historiques" entre les habitants de Trèves et les Luxembourgeois.
Jean-Claude Juncker a finalement abordé le thème de l’Europe des régions. "D’ici 20 à 30 ans, l’Europe sera une Europe des régions. Nous ne pouvons survivre que si nous coopérons", a averti le Premier ministre.
En guise de conclusion, Jean-Claude Juncker a fait savoir: "J’étais un ami de cette ville, je l’ai toujours été et je le resterai avec double effort".