Dernière modification le
Les réactions du Premier ministre et ministre des Finances Jean-Claude Juncker face à la décision de la Commission européenne relative au pacte de stabilité
Le 13 janvier 2004, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a critiqué la décision de la Commission européenne de demander à la Cour européenne de justice de déclarer illégales les conclusions du Conseil "Affaires économiques et financières" du 25 novembre 2003.
Lors de cette réunion du Conseil "Ecofin", les ministres des Finances ont, par majorité qualifiée, rejeté la recommandation de la Commission, qui estimait que la France et l'Allemagne n’avaient pas pris des mesures suffisantes afin de réduire leurs déficits budgétaires.
Dans un entretien avec la radio 100,7, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a déclaré que "nous estimons que cette initiative de la Commission européenne est fausse". Aux dires du Premier ministre, la décision des ministres des Finances de rejeter les recommandations de la Commission a été une décision politique: "La Commission avait proposé de déclencher les procédures pour déficit excessif à l’encontre de la France et de l’Allemagne. Sur base des dispositions des traités, le Conseil "Affaires économiques et financières" n'a pas suivi ces recommandations", a-t-il expliqué.
"Nous avons agi dans le strict respect du traité", a ajouté le Premier ministre dans une interview avec la radio allemande Deutschlandfunk. En prenant en considération les restrictions que la France et l'Allemagne se sont imposées afin de réduire leurs déficits budgétaires, les ministres des Finances auraient abouti, selon Jean-Claude Juncker, au même résultat que la Commission européenne entend atteindre par une autre voie. En optant désormais pour un recours judiciaire contre les ministres des Finances, la Commission prendrait le risque de nuire gravement à l'image public de l'Union européenne.
Le Premier ministre a rappelé que la France et l'Allemagne se sont engagées à revenir en 2005 en-dessous de la barre des 3% de déficit budgétaire. Ce sera leur "dernière chance", a affirmé Jean-Claude Juncker avant de spécifier: "Si tel n'est pas le cas, le ministre des Finances luxembourgeois s'exprimera en faveur d'une proposition de la Commission européenne de déclencher une procédure pénale pour décifit excessif contre ces deux Etats membres".