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Visite de travail du Premier ministre Jean-Claude Juncker au Cap-Vert

Commission de partenariat Cap-Vert - Luxembourg
Cet entretien fut suivi de la session d’ouverture de la 9e Commission de partenariat, rendez-vous annuel entre le Cap-Vert et le Grand-Duché qui permet de faire le suivi du Programme indicatif de coopération (PIC) dont le premier avait été signé lors d’une première visite de Jean-Claude Juncker au Cap-Vert en 2002 et qui portait sur 4 ans. Cet outil efficace a contribué à plus de cohérence, de flexibilité et de durabilité dans les relations de coopération. Les trois secteurs prioritaires de ce premier PIC étaient l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement ainsi que l’aide alimentaire. Le PIC II a été signé en 2005 à Luxembourg par les ministres Jean-Louis Schiltz et Victor Borges. Il couvre la période qui va jusqu’en 2010 et l’enveloppe financière mise à disposition par le Grand-Duché est de 45 millions d’euros.
Lors de l’ouverture de la 9e Commission de partenariat dont les travaux furent présidés par les ministres Schiltz et Borges, le Premier ministre luxembourgeois a eu l’occasion d’adresser ses compliments à son homologue capverdien Neves et à son gouvernement en qualifiant le Cap-Vert de "modèle démocratique pour l’Afrique" qui a su mettre en place "une gouvernance exemplaire et a acquis ainsi un énorme capital de sympathie en Europe". Jean-Claude Juncker a encore évoqué le Partenariat spécial entre l’Union européenne et le Cap-Vert qui récompense en quelque sorte les efforts du pays sur le plan du développement, développement auquel le Luxembourg serait fier d’avoir contribué.
Jean-Claude Juncker a encore souligné les autres succès du Cap-Vert qui ont permis au pays de quitter la catégorie des pays les moins avancés, comme l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce. Le chef du gouvernement luxembourgeois s’est dit persuadé que les objectifs du Millénaire pour le développement seront réalisés en 2015 par le Cap-Vert conformément aux engagements pris au sommet du Millénaire en 2000. D’ores et déjà deux objectifs sont atteints: l’éducation primaire pour tous et l’accès à l’eau potable. Et Jean-Claude Juncker, pour conclure: "Mais ces succès ne nous incitent pas à opérer un retrait du Cap-Vert. Est-ce qu’on couperait brutalement le kérosène à un avion qui s’envole, pour reprendre une expression de Jean-Louis Schiltz? Nous avons la ferme intention de rester."
Inauguration de l’hôpital régional d’Assomada
Les secteurs prioritaires dans lesquels la coopération luxembourgeoise continuera à travailler en priorité resteront les secteurs traditionnels comme l’éducation, l’eau et l’assainissement ainsi que la santé. C’est d’ailleurs dans le cadre de l’important projet "Région sanitaire Santiago Nord" que le Premier ministre Jean-Claude Juncker a inauguré en date du 14 janvier 2008 l’hôpital régional d’Assomada qui possède une importance essentielle dans la couverture médicale de cette partie montagneuse de l’île principale du Cap-Vert. Importance soulignée par la présence massive de la population à la cérémonie à laquelle le Premier ministre luxembourgeois s’est adressé comme suit: "Si le Cap-Vert accomplit d’énormes progrès, c’est parce que vous faites avancer votre pays par votre savoir-faire et votre énergie."
Distinction capverdienne pour Jean-Claude Juncker
Lors d’une cérémonie solennelle, le président de la République du Cap-Vert, Pedro Verona Pires, a remis à Jean-Claude Juncker l’ordre d’Amilcar Cabral 1er degré. Au cours de son allocution, le président Pires a qualifié ce geste comme un "grand signe de l’approfondissement de l’affection, de la solidarité, de l’espoir et de la générosité" entre le Cap-Vert et le Luxembourg. Il s’agit d’un "acte de reconnaissance et d’amitié de tous les Capverdiens" selon le président capverdien, ancien compagnon de lutte de Amilcar Cabral, père de la nation capverdienne. Pour conclure que le Luxembourg possède la trop rare vertu qui consiste à "donner quand on possède".
Dans sa réplique, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a souligné que cette politique de son gouvernement n’est pas le signe "d’une générosité unilatérale et excessive" puisque le Grand-Duché bénéficie en retour de l’apport et de la communauté capverdienne. "Si les grands pays pouvaient s’inspirer de l’exemple donné par nos deux pays, le monde irait mieux", a estimé le lauréat.
Collaborations Cap-Vert - Luxembourg au niveau de l’enseignement
La ministre Mady Delvaux-Stehres a eu de son côté une réunion de travail avec son homologue capverdienne Filomena Martins. Cette troisième rencontre entre les deux ministres a permis de faire le point sur les actions qui ont été déployées de part et d’autre en faveur d’une intégration réussie des jeunes d’origine capverdienne dans l’école luxembourgeoise, notamment l’information et la préparation des jeunes avant leur départ du Cap-Vert.
Les deux ministres mettront aussi l’accent sur les rapprochements entre les acteurs des deux systèmes éducatifs, notamment dans le cadre de l’accord culturel qui sera prochainement signé. Les échanges d’enseignants et d’élèves, la promotion de la lecture par des ouvrages produits de part et d’autre, surtout ceux de la lecture enfantine, visent à une meilleure connaissance et appréciation mutuelle.
C’est aussi dans cet esprit de rapprochement que les deux ministres ont exploré les pistes de collaboration dans le Programme stratégique national de formation professionnelle du Cap-Vert, notamment en ce qui concerne le développement de curricula conçus en concertation entre l’école et l’entreprise.
Entrevues bilatérales
La deuxième journée de la visite de travail, le Premier ministre eut des entretiens successifs avec les présidents des différents partis politiques de la majorité et de l’opposition, dont le président du Mouvement pour la démocratie, Jorge Santos, et le président du parti UCID, Manuel Monteiro. Il eut encore une réunion de travail avec Cristina Duarte, ministre des Finances et de l’Administration publique, et une rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, Aristides Lima .
Mady Delvaux-Stehres a rencontré de son côté Sara Duarte Lopes, ministre de la Qualification et de l’Emploi, ministre adjointe au Premier ministre, pour faire le point sur l’avancement de la réforme de la formation professionnelle dans laquelle les deux pays se sont engagés. De part et d'autre, on est bien conscient que l’investissement dans la formation des hommes et des femmes - seules véritables ressources disponibles au Cap-Vert - constitue la clé du succès économique: les similitudes des réformes dans les deux pays sont frappantes: approche par compétences, développement de nouveaux créneaux en symbiose avec l’évolution technologique, nécessité absolue de se concerter avec les entreprises pour établir des curricula de formation, nécessité d’ouverture réciproque des deux mondes de l’école et de l’entreprise.
Visite du lycée d'Achada Grande Frete et du Centre de réinsertion sociale pour toxicomanes de Granja São Filipe
L’après-midi du 15 janvier 2008 fut consacré à la visite de deux projets importants. Le Premier ministre et toute sa délégation découvrirent les infrastructures très fonctionnelles, mais bien complètes du lycée d’Achada Grande Frete. La visite se déroula dans une atmosphère de fête dans un quartier populaire de la capitale Praia.
Le lycée, dont la première pierre fut posée en octobre 2004 en présence de Jean-Louis Schiltz et qui a été inauguré en décembre 2005, contribue à l’amélioration de la carte scolaire de la ville de Praia, permettant de rapprocher les écoles primaires et secondaires des élèves. L’école comporte quinze salles de classe et des laboratoires de chimie, de physique et des sciences naturelles.
La délégation a également visité le Centre de réinsertion sociale pour toxicomanes de la Granja São Filipe, où le même accueil chaleureux fut réservé aux visiteurs par les pensionnaires du seul centre de ce type sur l’ensemble de l’île de Santiago. Le centre offre des services spécialisés dans le traitement médical et psychothérapeutique des toxicomanes ainsi que des services de réintégration socio-professionnelle après une période de soins. Le centre avait été inauguré en juillet 2005 et le Cap-Vert entend instaurer des structures semblables dans d’autres municipalités capverdiennes.
Signature du compte rendu de la 9e Commission de partenariat
En soirée eut lieu au palais du gouvernement, en présence des deux délégations au complet, la cérémonie de signature du compte rendu de la 9e Commission de partenariat et de l’Accord de financement du projet d’appui au programme stratégique national de la Formation professionnelle.
Après la visite au Cap-Vert, la délégation luxembourgeoise s'est rendue le 16 janvier 2008 pour une visite de travail au Sénégal.