Conseil européen de Copenhague

Les 12 et 13 décembre 2002, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se sont réunis au Conseil européen de Copenhague. Le Luxembourg  y était représenté par le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer.


Jean-Claude Juncker et Lydie Polfer lors de la conférence de presse finale

Points saillants à l’ordre du jour étaient l’élargissement de l’Union européenne ainsi que le mode de fonctionnement du Conseil à la lumière de cet élargissement.

Elargissement: "Sommet historique"

Copenhague sera un "sommet historique", avait expliqué Jean-Claude Juncker dans un entretien avec un quotidien luxembourgeois, publié la veille du sommet "parce que nous assisterons enfin à la réunion entre l’histoire et la géographie européenne".


Jean-Claude Juncker avec le chancelier fédéral autrichien Wolfgang Schüssel

En effet, au niveau du dossier de l’élargissement,  le Conseil européen a mis le point final aux négociations d’élargissement à dix pays: Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie.

"Le vieux continent a tourné une page de son histoire, pour en écrire une nouvelle, moins dramatique, plus belle mais plus difficile que ce que l'émotion pourrait nous laisser croire", a constaté le Premier ministre luxembourgeois à l'issue du Conseil européen de Copenhague.


Lydie Polfer et les ministres des Affaires étrangères de Finlande Erkki Tuomioja et d'Allemagne Joschka Fischer

Les aspects financiers de l’élargissement étaient un point majeur à l’ordre du jour  du sommet. Le jeudi soir, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont approuvé dans ce contexte les dernières propositions de la présidence danoise en la matière, notamment une enveloppe globale de 40,5 milliards d’euros sur la période de 2004-2006.

Lydie Polfer avait déjà affirmé en marge du Conseil Affaires générales qui eut lieu les 9 et 10 décembre 2002 à Bruxelles, que le paquet financier proposé par la Présidence danoise serait "équilibré". "Nous pouvons vivre avec cette proposition", avait-t-elle noté.


Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et son homologue tchèque Vladimir Spidla

Copenhague a, en outre, décidé d’un "paquet" pour la Bulgarie et la Roumanie en vue de renforcer les perspectives d’adhésion de ces deux pays.

Enfin pour ce qui est de la Turquie, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé jeudi soir d’évaluer en décembre 2004 - sur la base d’un rapport de la Commission européenne - les progrès réalisés par la Turquie au niveau des soi-disant critères de Copenhague établis en 1993.

Lors d’une rencontre du Premier ministre luxembourgeois avec la presse nationale et internationale qui eut lieu le vendredi matin, 13 décembre 2002, en marge du Sommet, Jean-Claude Juncker s’est félicité des deux grandes décisions prises par les chefs d’Etat et de Gouvernement au cours de la première journée du Sommet de Copenhague, notamment l’accord sur le paquet financier et l’accord quant à la Turquie.

Jean-Claude Juncker a remarqué dans ce contexte que sa crainte - exprimée à Seville - de voir le sommet de Copenhague devenir un "sommet exclusivement consacré à la question de la Turquie" ne se serait pas confirmée dans la mesure où un accord a pu être trouvé rapidement. Jean-Claude Juncker s’est montré satisfait que cet accord témoignerait du "respect de la méthode communautaire" dont le Luxembourg a toujours été un ardent défenseur. Il s’inscrirait aussi dans la continuité, car la procédure proposée serait celle qui fut appliquée lors des précédents élargissements.

Institutionnel: "L’Europe a besoin d’un visage qui puisse aussi s’exprimer"

Pour ce qui est du mode de fonctionnement du Conseil, il avait été décidé, lors de la réunion du Conseil européen de Séville en juin 2002, que la Présidence danoise devrait poursuivre la réflexion sur une adaptation de la fonction de Présidence de l’Union à une Europe élargie et présenter un premier rapport à ce sujet au Conseil européen de Copenhague.

Dans l’interview relative au Conseil européen de Copenhague le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’était exprimé au sujet du débat autour d’un président éventuel de l’Union européenne, en spécifiant que "l’Europe a besoin d’un visage qui puisse aussi s’exprimer" et que l’Europe n’avait pas du tout besoin "d’un figurant".

Rappelons dans ce contexte que les trois Premier ministres du Benelux avaient finalisé le 4 décembre le mémorandum Benelux qui rejette formellement "la proposition tendant à la désignation du président du Conseil européen pour une longue durée en dehors des membres du Conseil européen". Le mémorandum propose une réforme qui maintiendrait le principe de la rotation au niveau du Conseil européen et des conseils spécialisés.

En marge de la réunion du Sommet de Copenhague, les chefs d’Etat et de gouvernement des quinze Etats membres se sont également réunis avec leurs homologues des pays candidats.

Dernière mise à jour