Conseil européen extraordinaire: accord européen sur le dossier irakien

Les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union européenne, accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères, se sont rencontrés dans la soirée du 17 février 2003 à Bruxelles en Conseil européen extraordinaire consacré à la crise de l’Irak. Le gouvernement luxembourgeois y fut représenté par le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer.


Jean-Claude Juncker en discussion avec le président français Chirac et le Premier ministre belge Verhofstadt

En présence du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, les Quinze sont parvenus à une position commune sur le dossier irakien qui affirme que la "guerre n'est pas inévitable" mais qu'un recours à la force ne devrait être utilisé "qu'en dernier ressort". L'objectif de l'Union européenne demeure le désarmement "total et effectif" de l'Irak dans le chef des Nations unies conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment à la résolution 1441. "Nous souhaitons atteindre cet objectif de manière pacifique. Il est clair que c'est ce que veulent les populations en Europe", statuent les conclusions du Conseil européen extratordinaire. Aussi les Quinze souhaitent-ils donner aux inspecteurs de l'Onu "le temps et les ressources" dont le Conseil de scéurité estime qu'ils ont besoin, sans que toutefois les inspections ne se poursuivent "indéfiniment en l'absence d'une coopération totale de la part de l'Irak".

En prélude à ce sommet extraordinaire, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne s'étaient retrouvés pour une rencontre préparatoire, sous présidence du ministre des Affaires étrangères de la Grèce Georges Papandreou. Dans ce contexte la ministre luxembourgeoise des Affaires étrangères, Lydie Polfer avait émis l'espoir que les Quinze suivent l'exemple de l'Otan, où un accord sur des mesures de soutien à la Turquie en cas de conflit en Irak avait été trouvé dimanche soir. "J’espère que l’Europe retrouvera sa dignité", avait déclaré le ministre Lydie Polfer.

"L'Union européenne se trouve sous la pression d'un accord, elle en a la contrainte et l'obligation", avait déclaré le Premier ministre luxembourgeois dans un entretien avec le Mittagsmagazin de la télévision allemande ZDF quelques heures avant le début du sommet extraordinaire. En effet, la politique externe de l'Union européenne est devenue illisible en raison de divers propos qui ont plutôt mis l'accent sur l'intérêt national que sur une position commune européenne, avait estimé Jean-Claude Juncker.  "Or, il ne peut y avoir de divergences quant au fond. Que l'Irak doit être désarmé, est un fait."


Le Premier ministre Juncker devant la presse

Dans cette interview Jean-Claude Juncker revendiquait une solution politique et diplomatique, sans tomber dans une logique de guerre: "C'est l'exigence humanitaire qui appelle une solution diplomatique", avait-t-il souligné. Seul le Conseil de sécurité de l'ONU serait habilité à décider d'une intervention militaire. Le Premier ministre luxembourgeois y plaidait en faveur d'une bi-stratégie militaro-diplomatique sans que le volet militaire ne prenne le dessus. "Il serait déraisonnable de ne pas trouver un accord au sommet", avait averti  Jean-Claude Juncker déjà, la veille du sommet dans le cadre de l'émission politique allemande "Sabine Christiansen".

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