Visite de travail du ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn à Paris

Suite à sa visite de travail à Berlin le 26 août, à La Haye le 31 août 2004 et à Bruxelles le 1er septembre 2004, Jean Asselborn, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, s’est rendu le 1er octobre 2004 à Paris pour une visite de travail au Quai d’Orsay auprès du ministre des Affaires étrangères français, Michel Barnier.

Cette entrevue, qui devrait initialement avoir lieu le 31 août 2004, avait dû être annulée en raison d'un déplacement de Michel Barnier au Proche-Orient suite à l'enlèvement de deux journalistes français en Irak.

L’entrevue avec le chef de la diplomatie française, qui avait lieu dans la soirée, a porté sur les grands dossiers européens dans la perspective de la Présidence luxembourgeoise et sur des questions d’actualité internationale.

Le ministre Jean Asselborn a présenté à son homologue français les priorités de la Présidence luxembourgeoise dont l’un des dossiers les plus délicats sera probablement celui des perspectives financières de l’Union européenne pour la période 2007 à 2013.

Rappelons dans ce contexte que contrairement au Luxembourg, la France a été cosignataire de la lettre de six Etats membres contributeurs nets au budget européen en faveur d’un gel des dépenses communautaires à 1% du PIB de l’Union européenne. Un certain nombre des autres Etats membres soutiennent la proposition de la Commission européenne de porter le budget européen à 1,14%.

A cet égard, Michel Barnier a expliqué qu’il ne peut en aucun cas s’agir de remettre en cause l’accord intervenu en 2002 qui a déjà fixé le budget de la Politique agricole commune (PAC) jusqu’en 2013. Jean Asselborn et Michel Barnier sont tombés d’accord que face aux intenses discussions budgétaires que connaîtra l’Union européenne durant les mois à venir, seul l’esprit de compromis des Etats membres permettra à la Présidence luxembourgeoise de trouver un accord politique en la matière pour juin 2005.

Les deux ministres ont ensuite exposé les vues de leurs gouvernements respectifs sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance qui viserait à y introduire une certaine flexibilité afin de permettre aux Etats membres d’adopter leur politique budgétaire en fonction de l’environnement économique. La réforme du pacte de stabilité et de croissance figure également parmi les priorités de la Présidence luxembourgeoise. Dans ce contexte, Michel Barnier a exprimé sa satisfaction que le Premier ministre et ministre des Finances Jean-Claude Juncker assurera la présidence de l’Eurogroupe à partir du 1er janvier 2005.

Lors de leur entretien, Jean Asselborn et Michel Barnier ont également abordé le dossier de la stratégie de Lisbonne pour un renouveau économique et social dans l’UE. Ce processus, lancé en 2000, devrait créer le cadre d’une amélioration de la compétitivité européenne tout en tenant compte des dimensions sociales et environnementales. Il incombera à la Présidence luxembourgeoise d’organiser en mars 2005 la révision à mi-chemin du processus de Lisbonne lors du Conseil européen de printemps. Le ministre Asselborn a expliqué à son homologue français que la Présidence luxembourgeoise a l’intention de mettre le même accent sur les trois piliers de la stratégie de Lisbonne, à savoir la compétitivité, le domaine social et l’environnement.

Jean Asselborn et Michel Barnier ont également évoqué les différents scénarios de ratification du Traité constitutionnel de l’Union européenne au niveau des Etats membres. A cet égard, le ministre français Michel Barnier a proposé que les pays fondateurs de l’Union européenne organisent ce référendum le même jour, idée qui a été saluée par Jean Asselborn.

En matière de l’élargissement de l’Union européenne, les deux chefs de la diplomatie ont échangé leurs points de vue au sujet de l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie après la publication du rapport de la Commission européenne le 6 octobre 2004. A cet égard, les deux ministres ont évoqué l’annonce faite le jour même par le président de la République Jacques Chirac d’organiser un référendum en France sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Ont été également abordé l’adhésion à l’Union européenne de la Roumanie et de la Bulgarie, ainsi que la candidature de la Croatie.

Des sujets internationaux, comme la situation aux Balkans, notamment au Kosovo, au Proche-Orient ainsi qu’en Iran et en Irak ont été abordés.

Au niveau bilatéral, les deux ministres se sont félicités de l’excellente coopération qui existe traditionnellement entre la France et le Luxembourg et ont évoqué le dossier des friches industrielles à Belval. Suite à la signature le 6 mai 2004 de deux conventions de coopération transfrontalière franco-luxembourgeoise, le cadre politique a été créé pour entamer la négociation d’échange de territoire afin de permettre le développement du site de Esch-Belval. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères français s’est dit d’accord de faire de son mieux pour faire avancer les négociations relatives à la mise en œuvre de cet échange de territoire.

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