Conseil européen à Bruxelles: pas d'accord sur un texte de Constitution européenne

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer et le ministre de l’Economie Henri Grethen ont représenté le Luxembourg au Conseil européen et à la Conférence intergouvernementale qui se sont tenus les 12 et 13 décembre 2003 à Bruxelles.

Ce sommet qui visait principalement l’adoption, par les chefs d’Etat et de gouvernement, de la future Constitution européenne, s’est finalement soldé par un échec. "Ce résultat ou plutôt ce non-résultat est mieux qu’un mauvais accord", a estimé Jean-Claude Juncker lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet européen. "Je suis à la fois déçu et soulagé que nous n’ayons finalement pas trouvé d’accord, car l’accord qui se pré-esquissait était un accord sur un texte minimal, privé d’ambition, que le Luxembourg n’aurait pas pu accepter", a constaté le Premier ministre luxembourgeois qui est d’avis que  "pas de constitution est préférable à l’adoption d’une constitution au rabais".

"L'échec d'aujourd'hui n'est pas une fin, mais le début d'une réflexion nouvelle. Il faut donner du temps au temps. La première phase sera celle du temps, la deuxième celle de la réflexion", a expliqué Jean-Claude Juncker, avant de préciser: "Il ne s'agit pas d'un drame, il faut désormais que chacun s’accorde un temps de réflexion, une pause nécessaire pour pouvoir continuer à un niveau plus ambitieux, sous présidence irlandaise et hollandaise". 

Jean-Claude Juncker a regretté qu’à Bruxelles "les intérêts nationaux aient souvent primé sur l’intérêt général européen et cela non seulement du côté des pays adhérents, mais également parmi les Etats membres".- "Je constate dans l’opinion publique européenne un fossé entre ceux qui pensent qu’il n’y a pas suffisamment d‘Europe et ceux qui sont d’avis qu’il y a trop d’Europe", a relevé le Premier ministre. "Or, si on continue à ne plus prendre de risque pour la chose européenne, parce qu'il y a des réticences nationales par ci et par là, alors nous ne ferons plus rien en Europe",  a averti Jean-Claude Juncker. "Il faut, en Europe, savoir prendre un risque; qui ne prend pas de risque, prend le plus grand risque et c'est à cela que je fais allusion quand je dis qu'il nous faut donner du temps pour réfléchir" a-t-il fait savoir. 

A l’heure actuelle une Europe à deux vitesses ou une Europe au noyau dur ne saurait pas pour autant constituer une solution au problème. "L’Europe à deux vitesses ne peut jamais être une finalité en soi, elle peut tout au plus être la conséquence d’une impossibilité de se mettre d’accord à haut niveau à 25, à plus long terme,"  a déclaré Jean-Claude Juncker à ce sujet.

Le Premier ministre s’est toutefois félicité de la percée dans le domaine de la politique européenne de défense ainsi que de l’accord trouvé au niveau du siège de certaines agences européennes qui retient qu’en cas de création d’un Parquet européen, celui-ci sera installé à Luxembourg.

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