Visite officielle du Premier ministre Jean-Claude Juncker en Roumanie

Le 13 avril 2003, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s'est rendu en Roumanie pour une première visite officielle dans ce pays. Il était accompagné de Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, ministre de la Défense.


Jean-Claude Juncker et Charles Goerens accueillis par Ion Iliescu

Le 13 avril 2003, le chef du gouvernement luxembourgeois a été reçu par le président de la Roumanie Ion Iliescu pour des pourparlers à la résidence présidentielle.

A cette occasion, le chef d’Etat roumain a remis à Jean-Claude Juncker la plus haute distinction honorifique de la Roumanie, les insignes de la Grand-Croix de l’Etoile, pour son soutien dynamique et infaillible à l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN et à l’Union européenne.

Après la cérémonie officielle d’accueil et les honneurs militaires, Jean-Claude Juncker a rencontré son homologue Adrian Nastase en début de matinée du 14 avril au Palais Victoria.


Accueil officiel

Rencontre Jean-Claude Juncker - Adrian Nastase

Les deux chefs de gouvernement ont eu un échange de vue sur les dossiers d’actualité politique européenne tels que l’élargissement et les travaux de la Convention européenne ainsi que sur la situation politique internationale et plus particulièrement la situation en Irak.

Lors de la conférence de presse à l'issue de cette entrevue, les deux homologues se sont félicités des excellentes relations qui existent entre le Luxembourg et la Roumanie. Jean-Claude Juncker a rappelé dans ce contexte que c'était grâce à l'engagement d'Adrian Nastase, à l'époque ministre des Affaires étrangères, que la Roumanie avait ouvert une ambassade au Luxembourg.

Le Premier ministre luxembourgeois, qui effectue sa première visite officielle en Roumanie à la veille de la cérémonie de signature du Traité d'adhésion, a estimé que "la Roumanie fait désormais partie de cet ensemble politique que nous venons de construire". Il a précisé que le Luxembourg ne faisait pas de "différence" entre la Roumanie et les dix pays en cours d'adhésion, bien que de nombreux efforts restent encore à réaliser par les responsables roumains.


Conférence de presse des deux Premier ministres

"Il faut rendre hommage au courage du peuple roumain pour les efforts consentis, efforts dont les Européens n'ont aucune idée" a estimé, Jean-Claude Juncker, tout en se montrant confiant que l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne ne devrait pas tarder: avec "la volonté aussi bien de la Roumanie que de la Commission européenne" les négociations pourraient se clôturer "dans des délais acceptables, avant même le départ de la Commission actuelle de Romano Prodi".

Le Premier ministre roumain, de son côté, a remercié Jean-Claude Juncker pour son appui et son engagement envers la Roumanie.

En ce qui concerne les relations commerciales, les deux chefs de gouvernement ont fait le constat que les échanges bilatéraux commerciaux seraient "insuffisants". Aussi le Premier ministre luxembourgeois s'est-il exprimé en faveur d'une "amplification" des relations commerciales entre les deux pays. Une mission économique en Roumanie de responsables luxembourgeois du secteur financier et sidérurgique est désormais planifiée.

Les deux homologues ont également abordé lors de leur entrevue des questions de relations internationales, notamment le sujet de la guerre en Irak.  Le Premier ministre luxembourgeois a tout d'abord rappelé que le Luxembourg avait toujours été contre le recours à une solution militaire sans le mandat de l'ONU. Ayant des vues divergentes quant au bienfondé de la guerre en Irak, les deux Premier ministres étaient d'accord sur le rôle central qui devrait revenir à l'Onu dans la reconstruction de l'Irak. La Roumanie pour sa part entendrait toutefois participer directement à la reconstruction de l'Irak, et il faudrait commencer par l'humanitaire. A ce titre trois avions roumains seraient déjà partis en Irak.

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Université de Bucarest - Remise du titre de Docteur Honoris Causa au Premier ministre Juncker

A l’Université de Bucarest, Jean-Claude Juncker a reçu le titre de Docteur Honoris Causa pour ses grands mérites dans la construction européenne. "Un des artisans du Traité de Maastricht, un des créateurs de la monnaie unique européenne, ainsi qu'un grand ami de notre peuple qui a soutenu activement l'intégration de la Roumanie dans les structures européennes et atlantiques", c'est ainsi que le recteur de l'Université de Bucarest, le docteur Ioan Mihailescu, caractérisa Jean-Claude Juncker à l'ouverture de sa laudatio.

Ioan Mihailescu a qualifié le Luxembourg de "surprenant pays", puisque "petit de par sa taille, il s'est révélé grand acteur sur la scène européenne." Sous l'impulsion de la grande personnalité européenne que serait Jean-Claude Juncker, le Luxembourg répondrait aujourd'hui aux exigences qui entraînent le succès: "Etre présent au bon moment au bon endroit". Et pour souligner la valeur du titre conféré au Premier ministre luxembourgeois, il cita les récipiendaires l'ayant précédé: Poincaré, De Gaulle, Havel, ...

Jean-Claude Juncker, pour sa part, a souligné "la grande valeur" qu'il attribue à la distinction obtenue dans un pays qui, comme d'autres, avait été séparé du reste de l'Europe par "un funeste décret de l'histoire". D'après les propos du Premier ministre luxembourgeois, les liens entre la Roumanie et le Luxembourg seraient forts, notamment à travers:

  • une même vision de l'homme, "que même mille années de plomb n'ont pas réussi à étouffer après que ce funeste décret de l'histoire semblait avoir à jamais séparé les Européens";

  • les émigrants luxembourgeois qui s'étaient jadis installés en Transylvanie, au pied des Carpates, où ils cultivent encore aujourd'hui leur langue d'origine;

  • les grands artistes et intellectuels qui ont contribué à donner ses lettres de noblesse à la vieille Europe: Elie Wiesel, Mircea Eliade, Eugène Ionesco,...

En guise de conclusion, le recteur Mihailescu remercia le Premier ministre Jean-Claude Juncker pour la position claire que le gouvernement luxembourgeois avait prise dès le début contre une guerre en Irak et en faveur d'une solution sous l'égide de l'Onu.

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Visite du Centre d'études et de documentation Roumanie - Luxembourg

Lors de son passage en Roumanie, le chef du gouvernement luxembourgeois a inauguré dans l'après-midi du 14 avril - en présence des anciens Premier ministres roumains Petr Roman et Victor Ciorbea - une exposition en mémoire du défunt ministre d’Etat honoraire luxembourgeois Pierre Werner au Centre d'études et de documentation Roumanie - Luxembourg.

Par cette exposition, le Centre d'études a voulu rendre hommage à un "grand ami de la Roumanie et à un grand Européen".

En 2004, le Centre organisera, à l'occasion de son 10e anniversaire, un cycle de conférences sur le Grand-Duché de Luxembourg avec l'étroit concours du ministère luxembourgeois de la Culture.


Jean-Claude Juncker avec les deux anciens Premier ministres Petr Roman (dr.) et Victor Ciorbea (g.)

Lors d'une petite cérémonie à la salle "Pierre Werner", Jean-Claude Juncker et Charles Goerens ont ete nommés "membres honoraires" du Centre d'études en signe de reconnaissance pour leur engagement exemplaire dans le développement des relations entre les deux pays et leur amitié envers la Roumanie.

Jean-Claude Juncker a remercié le professeur Valeriu Ioan-Franc, directeur du Centre, pour les nombreuses activités scientifiques proposées par le Centre, en précisant que le gouvernement luxembourgeois apprécie hautement ce travail de qualité qui serait bénéfique pour les deux pays.

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Dépôt d'une gerbe au Monument du Soldat Inconnu

Le 14 avril, le programme de la visite prévoyait en outre le dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument du Soldat Inconnu au Parc Carol.


Monument du Soldat Inconnu

La deuxième journée de visite s'est clôturée par un dîner officiel que le Premier ministre roumain a offert en l’honneur de son homologue luxembourgeois et de sa délégation.

Jean-Claude Juncker devant les deux Chambres réunies du Parlement roumain

Dans la matinée du mardi, 15 avril 2003, Jean-Claude Juncker a tenu un discours devant les deux Chambres réunies au Parlement dans lequel il a lancé un double message, à la fois luxembourgeois et européen.

Jean-Claude Juncker a tout d'abord rappelé les liens historiques entre le Luxembourg et la Roumanie qui remontent jusqu'au 12e siècle -  une époque où les Luxembourgeois avaient émigré en Transylvanie. "Le dialecte que parlent les gens dans cette région me rappelle la langue de mon pays", a constaté le Premier ministre luxembourgeois, avant de continuer: "Or notre amitié ne date pas seulement d'hier. Bien au contraire, cette amitié a pris un nouvel essor au début des années 90".

"Pour nous la Roumanie et l'Europe vont ensemble", a souligné le Premier ministre luxembourgeois encore une fois. A la veille de la signature des traités d'adhésion, "je veux que le peuple roumain sache que le Luxembourg ne fera pas de distinction artificielle entre ceux qui signeront demain et les autres", a-t-il précisé. "Nous continuerons à bâtir ensemble l'avenir de notre continent".

Avant de quitter la Roumanie, la délégation luxembourgeoise a encore visité un projet luxembourgeois géré par l’ONG Hëllef fir d’Kanner vun Constanta.

Depuis plusieurs années déjà, cette association s’engage en faveur des enfants abandonnés atteints du SIDA à Constanta, deuxième ville roumaine, et plus particulièrement en faveur du service de l’hôpital municipal où ces enfants sont soignés.

Après sa visite officielle en Roumanie, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s'est rendu le 15 avril pour une visite de travail en Bulgarie. Le 16 avril 2003, Jean-Claude Juncker et Lydie Polfer participeront à Athènes au Conseil européen informel consacré à la Convention européenne.

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